Remontée du ruisseau des Aygalades

Marseille,

Les bottes en plastique dans le sac, départ en bus de Bougainville, descente devant le Parc Billou.

Sur le plan à l’entrée est dessiné un filet bleu représentant le ruisseau des Aygalades en bordure du parc. Je pars à sa recherche.

Le ruisseau apparaît en effet derrière une grande grille façon chantier. L’eau est conduite dans un canal en béton deux mètres en contrebas. Un trou dans le grillage permet de descendre les pieds dans l’eau. Je ne suis pas le premier à y aller.

En certains endroit, le ruisseau est profond d’une cinquantaine de centimètre, l’eau rentre dans mes bottes, tant pis, j’aurais du mettre mon maillot de bain. On se retrouve souvent entre deux murs, encaissés, on n’entend que le bruissement de l’eau, la ville disparaît. Les talus raides et enfrichés de ronces empêchent toute volonté de remonter. Ils prennent parfois l’allure d’un jardin fou où fleurissent les iris, où poussent des figuiers et des amandiers. Au fond, un arbre de Judée éclate de toutes ses fleurs.

Le ruisseau est souvent canalisé. La force de l’eau pendant les périodes de grandes pluies est imprimée dans le béton creusé, défoncé, retourné, le ruisseau refait son lit.

Un mur de soutien en métal accompagne ensuite le ruisseau sur tout le long du site de l’ancienne usine d’aluminium. La terre est rouge et colore le ruisseau sur les bord. Plouf ! une grenouille énorme disparaît sous un caillou. Les oiseaux s’en donnent à cœur joie. Mais où sont les poissons ? Passage sous la voie ferrée, tunnel obscur, je m’enfonce dans un tas de déchet.

Quelques tours d’habitations viennent rappeler que la ville n’est pas loin, à portée de main, pourtant, on oublie sa présence, bercé par la fraicheur des lieux.

Passage sous un vieux pont en pierre envahi par les figuiers. De part et d’autres, des entrepôts, des garages, un alignement de camions poubelles.

Le ruisseau s’élargit, les berges prennent l’allure d’une forêt, entre les arbres, on distingue le nouveau bâtiment de la Cité des Arts de la Rue en construction.

Clou du spectacle : la Cascade des Aygalades, monument naturel incroyable presque oublié de tous.

Arrivée à la Cité des Arts de la Rue, balcon panoramique et séchage du pantalon trempé.